La guerre de 1914 fut très tôt baptisée la Grande Guerre : les proportions inouïes du conflit, qu'il s'agisse du nombre des combattants et de victimes ou de l'importance des moyens engagés, ne pouvait que justifier cette dénomination. Elle impliqua toutes les parties du monde, d'où son autre nom - trompeur - de Première Guerre mondiale. Car elle fut une guerre européenne, et particulièrement une guerre franco-allemande : les batailles décisives se déroulèrent, pour la plupart, sur le sol français, et les armées française et allemande en furent les acteurs principaux.
Surtout, elle n'aurait pu durer quatre ans et demi si les peuples allemands et français n'avaient eu la volonté de combattre jusqu'à la victoire, quelles que fussent la cruauté des pertes et l'ampleur des sacrifices.
Deux historiens de 14-18, un Français et un Allemand, revisitent sous un angle inédit, franco-allemand, le conflit qui a donné naissance au tragique XXe siècle. Ils s'attachent, par-delà les événements militaires, à la vie des soldats et des civils, à l'évolution des systèmes politiques, à la mobilisation des sociétés et des économies, aux fluctuations du moral et à la naissance de " cultures de guerre ".
Cette approche fondée sur le dépassement des visions nationales et sur la compréhension de l'autre jette un regard neuf sur le cataclysme qui a marqué durablement le destin des deux peuples et, par-delà, celui de l'Europe.