« Seuls les plus forts et les plus purs étaient capables de tuer des femmes et des enfants et en sortir indemnes. »
Nous sommes en 2008 en Allemagne : alors qu'Otto Nebelung enterre son ami et compagnon d'armes Paul Damaskus, fidèle défenseur du IIIe Reich, il se souvient de leur amitié.
Un lycée bourgeois dans les années 1930 à Munich. Heidegger officie en tant que professeur, Geghard Himmler est proviseur et l'élite toute entière regarde Adolf Hitler, le nouveau leader de l'Allemagne, comme un prophète. Puis la guerre éclate, une guerre au nom de l'Ordre nouveau qui érige l'homme aryen en être supérieur et condamne les êtres inférieurs à l'exil ou à la mort. 1950 : les nazis sont jugés, mais Otto et Paul, comme tant d'autres, parviennent à réintégrer de hautes fonctions au sein de l'administration allemande.
1960, en Norvège : le jeune Alf Magnus Mayen, fils adoptif d'un ancien collaborateur, décide de rentrer dans la police pour faire régner l'ordre et réparer l'irréparable. En pleine Guerre froide, l'ennemi communiste est partout et son élimination se pose comme le seul moyen de faire prospérer la démocratie et la paix. Grense Jakobselv, frontière entre la Norvège et l'Union soviétique, devient un lieu stratégique qu'il faut protéger à tout prix.
Deux voix, deux visions du monde qui s'entrechoquent. Dans cette lutte acharnée pour la vérité, où se trouve la frontière entre le bien et le mal ?
Kjartan Fløgstad nous livre un texte passionnant sur les deux idéologies qui ont dominé le xxe siècle. En nous plongeant dans la conscience d'hommes persuadés d'avoir oeuvré pour le bien, il nous permet d'apercevoir la folie tapie au fond de chaque homme ordinaire.