» Article de Janvier 2023 Année » page 483

La conduite de la guerre - William Langewiesche

Dénué de pathos, La Conduite de la guerre nous plonge dans le quotidien d'"assassins ordinaires", couverts par les "règles de l'engagement" qui, en pratique, permettent, à peu près n'importe quoi. Le 19 septembre 2005, à Haditha, une mine posée par des insurgés irakiens fit exploser un véhicule militaire américain, causant la mort d'un Marine de 20 ans. Il s'ensuivit un massacre au cours duquel vingt-quatre civils irakiens – hommes, femmes et enfants – furent tués.

Tel est le point de départ de ce livre. William Langewiesche montre que ce carnage n'a rien d'une aberration, mais s'inscrit au contraire dans la conduite normale de la guerre. Sans emphase, il met au jour et décrypte le cercle vicieux dans lequel sont enfermés les soldats et, en témoin, décrit de l'intérieur le déroulement de cette guerre. Disposant de moyens disproportionnés, les combattants se livrent à des actions sordides mais présidées par des principes impitoyables, jamais remis en cause. Ces hommes ne sont pas des barbares mais ne peuvent en aucun cas influer sur le déroulement des choses. Le contrat qui les lie à leur nation répond à une logique implacable que nul, du plus haut gradé jusqu'au dernier Marine, n'est en mesure de renverser. Règles irrationnelles qui conduisent à rendre cette guerre naturellement sans issue.

La Conduite de la guerre n'est pas un pamphlet pacifiste, il n'y a pas de bons et de méchants. Il témoigne de l'absurdité accablante et de l'horreur du conflit irakien. Dans le même temps, par sa rigueur et son attachement aux événements, il incarne un modèle de ce que devrait être le journalisme.



Figures de la révolution africaine - Saïd Bouamama

Jomo Kenyatta, Aimé Césaire, Ruben Um Nyobè, Frantz Fanon, Patrice Lumumba, Kwame Nkrumah, Malcolm X, Mehdi Ben Barka, Amílcar Cabral, Thomas Sankara... Longtemps regardés avec dédain par ceux qui, au cours des trois dernières décennies, décrétèrent la mort du tiers-mondisme et le triomphe du néolibéralisme, ces figures majeures de la libération africaine suscitent aujourd'hui un intérêt croissant chez les nouvelles générations, à la faveur de l'atmosphère de révolte qui monte aux quatre coins du monde.
Saïd Bouamama redonne corps et chair à ces penseurs de premier plan qui furent aussi des hommes d'action, mais ont trop souvent été réduits à des icônes. Leurs vies rappellent en effet que la bataille pour la libération, la justice et l'égalité n'est pas qu'une affaire de concepts et de théories : c'est aussi une guerre, où l'on se fourvoie parfois et dans laquelle certains se sacrifient. L'auteur, pour autant, n'en fait pas des martyrs absolus : c'est pourquoi ce livre s'attache, avec beaucoup de pédagogie, à inscrire ces parcours dans leurs contextes sociaux, géographiques et historiques.
À l'heure où l'on se demande comment avoir prise sur le monde, ce portrait politique collectif rappelle qu'il a toujours été possible, hier comme aujourd'hui, de changer le cours des choses.



Les Héritiers passent à table - Marie Fitzgerald

Un héritage, ça se mérite !

Mme Lamarque, déjà fantasque dans la vie, a laissé derrière elle un drôle de testament et, pour sa fille Valentine, une drôle de mission. L'héritage de la famille, conséquent, devra être partagé avec tous ses cousins – mais seulement s'ils réussissent le " test ". Se faisant passer pour le notaire chargé de la succession, Valentine doit les recevoir à tour de rôle, le temps d'un déjeuner, pour les évaluer. La jeune femme s'installe dans la demeure familiale de Bergerac où elle engage une cuisinière, un homme à tout faire et une secrétaire. Épaulée de ces trois complices, elle voit alors défiler une galerie de personnages hauts en couleur, étonnants, drôles, désespérés, amicaux ou franchement désagréables. L'occasion pour Valentine d'en apprendre un peu plus sur eux, et beaucoup sur elle...



Fritna - Gisèle HALIMI

"Tout ce que je suis, tout ce que j'ai fait, c'est, peut-être, parce que ma mère ne m'aimait pas.". Gisèle Halimi analyse, d'une manière à la fois très fine et très violente, la profonde blessure de son enfance, l'élément déterminant de sa psychologie et de sa vie entière.

"Ma mère ne m'aimait pas. Ne m'avait jamais aimée, me disais-je certains jours. Elle, dont je guettais le sourire - rare - et toujours adressé aux autres, la lumière noire de ses yeux de Juive espagnole, elle dont j'admirais le maintien altier, la beauté immortalisée dans une photo accrochée au mur où dans des habits de bédouine, ses cheveux sombres glissant jusqu'aux reins, d'immenses anneaux aux oreilles, une jarre (on disait une gargoulette) de terre accrochée au dos tenue par une cordelette sur la tête, elle, ma mère dont je frôlais les mains, le visage pour qu'elle me touche, m'embrasse enfin, elle, ma mère, ne m'aimait pas." - G.H.
Dans une réflexion à la fois intimiste et profonde, la mal-aimée tente l'analyse de ce manque obsédant et de ses traces. "Tout ce que je suis, tout ce que j'ai fait, c'est, peut-être, parce que ma mère ne m'aimait pas." Livre d'émotion mais aussi de violence où le mythe de l'amour maternel vole en éclats et où, malgré les "substituts", se construit une personnalité en révolte contre l'injustice.



Toutes les familles sont psychotiques - Douglas Coupland

Quel point commun peut bien relier le sexe, les drogues, un hold-up, la NASA, le virus VIH, une vieille femme qui carbure aux pilules et croupit dans un terne motel, l'attrait décalé de la pêche au marlin, une astronaute manchotte, la sévère remise en cause du commerce mondial et des produits OMG, et un paquet d'individus dépressifs au possible ? Toutes les familles sont psychotiques ou le portrait tout en caricatures superposées de la famille Drummond, dont l'un des membres, Sarah, génie scientifique devenue astronaute, doit s'envoler dans quelques jours de cap Canaveral. Dans un roman qui cultive les paradoxes jusqu'à l'ivresse, la rigueur et la scientificité des préparatifs de la navette américaine jurent avec le laisser-aller foutraque et l'incurie permanente de Ted et Janet Drummond, parents divorcés de ces redoutables grands enfants que sont Wade, Bryan et Sarah, dont le lecteur découvre au fur et à mesure l'abyssale liste des problèmes qui les frappent. La vie et les déboires d'une famille de la middle-class américaine que Coupland décrit à grand renfort de flash-back. Escroc à la petite semaine, Wade est atteint du VIH - qu'il a transmis à sa mère, après que Ted lui ait tiré dessus pour avoir couché avec Nickie, ignorant qu'il s'agissait de sa nouvelle belle-mère ! Bryan est un suicidaire qui se raccroche à une nouvelle amie, au nom imprononçable, Shw, laquelle attend un enfant qu'elle souhaite revendre via Internet à un couple de riches Américains de Daytona Beach. Nickie rejoint le clan de ces malades en diable lorsqu'elle apprend à Janet qu'elle est elle aussi atteinte du sida. Aux côtés de Ted, qui n'a plus que 9 mois à vivre, et de Janet, sexagénaire accro aux sites porno, Sarah, qui a tout l'air d'une sainte, n'est pas en reste puisqu'elle trompe.


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