Dès l'aube de l'humanité, les hommes ont invoqué les esprits ou prié les dieux pour se protéger. Devant la fièvre ou la douleur, ils ont aussi cherché à soulager par leurs propres moyens les souffrances de leurs proches. L'apparition de la médecine, comme l'invention des dieux, est marquée par le refus du mal. Une médecine existe chez les premiers hommes, un désir de guérir, quelques recettes, quelques usages, fragilement transmis dans la horde puis le clan, de génération en génération. Vers 3 500 avant notre ère, entre l'Asie Mineure et les rives du Nil, les premiers médecins apparaissent : prêtres égyptiens, chirurgiens grecs, archiatres romains. La médecine révèle, dès son essor, une certaine cohérence, une continuité subtile, une sorte de fil rouge ténu qui trame toute son histoire en Occident. À travers les progrès parfois chaotiques de l'art de guérir et ses longues stagnations, grâce à ses praticiens brillants comme à ses docteurs obscurs, avec leurs convictions et leurs angoisses, avec leur passion aussi, ce sont finalement tous les cheminements de la recherche médicale qui s'offrent à notre regard. C'est sur les traces de cette aventure intellectuelle et humaine, de l'Antiquité au XXe siècle, que l'auteur nous entraîne.