Aujourd'hui, les mots «éducation» et «école» sont devenus quasiment synonymes. Pourtant, l'école ne représente qu'une infime partie de l'histoire de l'éducation. Comment cet amalgame a-t-il pu se produire? Pourquoi en sommes-nous arrivés à croire que l'éducation de nos enfants devait relever de la responsabilité de l'État? Quelles logiques sont à l'œuvre derrière cette vaste entreprise de normalisation des masses? Une éducation sans école, qui se présente comme une longue lettre à Ivan Illich, porte un regard critique sur l'institutionnalisation de l'éducation. À la lumière des grandes théories de la pédagogie (Sébastien Faure, Célestin Freinet, Edgard Morin, David Sobel.), Thierry Pardo soutient que les parents sont souvent les mieux placés pour éduquer leurs enfants et il examine diverses alternatives éducatives: la transmission du savoir dans les sociétés traditionnelles et autochtones, «l'éducation à domicile» («unschooling») et celle prodiguée par le biais du voyage. Cet ouvrage au souffle poétique et libertaire est traversé par la métaphore du pirate, alliance de l'imagination et de la révolte, de l'utopie et de l'aventure. Sa proposition, inscrite dans le champ de l'éducation relative à l'environnement, s'appuie notamment sur le contact avec la nature et l'insertion dans un réseau social fécond. Lui-même père de deux enfants qu'il éduque «à domicile», l'auteur ne donne ici aucun chèque en blanc aux familles et ne formule nulle critique à l'endroit des enseignants, qu'il tient au contraire pour «seuls remparts à l'implacable traitement scolaire». Il cherche plutôt à susciter une réflexion plus large sur le «consensus scolaire» afin de réinventer une éducation hors des murs de l'école.