Top 10 (Semic/Panini) - 4 tomes
Genre :Super-héros
Parution :Série finie
Tomes :4
Une BD de Alan Moore et Gene Ha chez Semic (Semic Books) - 2000
Après le coup de froid des séries DC en kiosques, Semic Books pose enfin les pieds sur terre en investissant les librairies spécialisées avec du matériel de qualité (ben oui, pourquoi gâcher du bon matériel en kiosque ?). L’occasion aussi de s’essayer à de beaux albums et à de nouvelles séries et mini-séries de bonne qualité. Ainsi ce Top Ten D’Alan Moore -qu’on ne présente plus- et Gene Ha -qu’on présente. Découvert en France il y a quelques années sur La légende Askani (énième séquelle de l’univers des X-men), Gene Ha fait partie de cette génération d’auteurs américains extrêmement réalistes dans la représentation. Son trait fouillé et précis a gagné en rondeur par rapport à ses débuts et, allié à une mise en couleur quasi photographique, il offre une '' réalité '' neutre et proche de la télévision. Ce qui tombe bien pour Top Ten, justement puisque Alan Moore, toujours prompt à aborder de biais le monde des super-héros a décidé dans cette série de coller au plus près à ce que la télé américaine sait faire de mieux en ce moment : la série (le premier qui dit ''les infos'' reçoit une baffe). Top ten raconte le quotidien d’un commissariat dans une grande métropole. Jusque là rien d’extravagant. Mais voilà nous sommes dans une uchronie. La terre est peuplée d’êtres aux supers pouvoirs. Pas quelques-uns, mais tout le monde. Du chauffeur de taxi aveugle mais doté d’un sixième sens très zen (''Où nous arrivons, c'est là où il fallait qu'on aille'') au commissaire Doberman harnaché dans un exosquelette. Les souris font des trous grands comme des fauteuils, normal, ce sont des Ultras souris (avec le costume qui va avec) et le service de dératisation utilise des ''chatomiques'' pour les combattre (capés et casqués), tandis que les monstres des films de S.F. japonais devenus pochetrons noient les rues de vomi et des bars dévolus aux divinités font le coup de la mort du sauveur tous les matins ('' - Ce qui veut dire que nous n’arrêtons personne ? Mais ils assassinent des gens dans l’éternité ! '' dit un flic et se voit répondre '' -Ta paperasse aussi elle durera l’éternité. Mieux vaut laisser tomber. ''). Comme à son habitude, Alan Moore fouille en profondeur la psychologie de ses personnages, crée des situations tragi-comiques réjouissantes et donne une vie étonnante à tout ce petit monde. Il en profite pour questionner le monde sur l’inextricable condition humaine, la notion de progrès, les tentatives de ''gestion'' de son imprévisible évolution. Un pur régal.
Genre :Super-héros
Parution :Série finie
Tomes :4
Une BD de Alan Moore et Gene Ha chez Semic (Semic Books) - 2000
Après le coup de froid des séries DC en kiosques, Semic Books pose enfin les pieds sur terre en investissant les librairies spécialisées avec du matériel de qualité (ben oui, pourquoi gâcher du bon matériel en kiosque ?). L’occasion aussi de s’essayer à de beaux albums et à de nouvelles séries et mini-séries de bonne qualité. Ainsi ce Top Ten D’Alan Moore -qu’on ne présente plus- et Gene Ha -qu’on présente. Découvert en France il y a quelques années sur La légende Askani (énième séquelle de l’univers des X-men), Gene Ha fait partie de cette génération d’auteurs américains extrêmement réalistes dans la représentation. Son trait fouillé et précis a gagné en rondeur par rapport à ses débuts et, allié à une mise en couleur quasi photographique, il offre une '' réalité '' neutre et proche de la télévision. Ce qui tombe bien pour Top Ten, justement puisque Alan Moore, toujours prompt à aborder de biais le monde des super-héros a décidé dans cette série de coller au plus près à ce que la télé américaine sait faire de mieux en ce moment : la série (le premier qui dit ''les infos'' reçoit une baffe). Top ten raconte le quotidien d’un commissariat dans une grande métropole. Jusque là rien d’extravagant. Mais voilà nous sommes dans une uchronie. La terre est peuplée d’êtres aux supers pouvoirs. Pas quelques-uns, mais tout le monde. Du chauffeur de taxi aveugle mais doté d’un sixième sens très zen (''Où nous arrivons, c'est là où il fallait qu'on aille'') au commissaire Doberman harnaché dans un exosquelette. Les souris font des trous grands comme des fauteuils, normal, ce sont des Ultras souris (avec le costume qui va avec) et le service de dératisation utilise des ''chatomiques'' pour les combattre (capés et casqués), tandis que les monstres des films de S.F. japonais devenus pochetrons noient les rues de vomi et des bars dévolus aux divinités font le coup de la mort du sauveur tous les matins ('' - Ce qui veut dire que nous n’arrêtons personne ? Mais ils assassinent des gens dans l’éternité ! '' dit un flic et se voit répondre '' -Ta paperasse aussi elle durera l’éternité. Mieux vaut laisser tomber. ''). Comme à son habitude, Alan Moore fouille en profondeur la psychologie de ses personnages, crée des situations tragi-comiques réjouissantes et donne une vie étonnante à tout ce petit monde. Il en profite pour questionner le monde sur l’inextricable condition humaine, la notion de progrès, les tentatives de ''gestion'' de son imprévisible évolution. Un pur régal.