Éditeur(s) : Mosquito 2014
Langue : Français
Auteurs : Micheluzzi
Hébergeur : N/A
Format : JPeG
Résolution : 1480 x 1920 pixels
Langue : Francais
Nombre de pages : 190 pages
Couleurs : N&B
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Babel Man, le héros de Micheluzzi, à tout du pilote d’avion tel qu’on le fantasme – ou tel qu’on aimerait l’incarner : blouson et casque de cuir, fine moustache, écharpe blanche, jolie gueule et gouaille irrésistible, aussi à l’aise avec son biplan que dans le lit d’une jolie fille. Dans la vraie vie, il ferait partie de cette catégorie de gens qui vous filent une tonne de complexes rien qu’en vous disant bonjour.
Alcools, embrouilles, petites frappes en costards, belles pinups et mécanos géniaux sont au programme des quatre aventures reprises dans cette intégrale : Air Mail, Dry Week End, Country Fair Photo et Palmer Special One. Quatres histoires et autant de plongées au cœur de l’Aéropostale des années 1920.
Graphiquement, pas d’erreur. Attilio Micheluzzi (1930-1990) est considéré, à juste titre, aux côtés de Battaglia, Pratt, Crepax et Toppi comme l’un des maîtres de la bande dessinée italienne. Les cadrages sont inventifs, pertinents, portés par un noir et blanc puissant chargé d’émotion, qui porte certes la marque de l’époque à laquelle les histoires ont été dessinées, le milieu des années 1980, mais qui traverse les années aussi bien qu’un tableau de Roy Lichtenstein. C’est certes daté, mais d’une classe indémodable.
La construction narrative est, quant à elle, un peu plus ardue de prime abord : toute en ellipses et en dialogues incisifs à la Audiard. Il convient d’admettre que tout ne coule pas toujours de source et que certaines intrigues peuvent demander un petit effort au niveau du cortex. C’est LE bémol qu’on peut apporter à certaines histoires, en particulier à la première du recueil : Airmail.
Les histoires suivantes sont plus abordables, car les personnages secondaires sont mieux caractérisés mais également car, nous lecteurs, finissons par nous habituer au style si particulier de l’auteur.
Il ne s’agit pas là d’une absence de lucidité dans l’écriture de Micheluzzi, ou d’une légèreté dans la construction de ses récits. Son style de narration, percutant et précis, opère comme une succession de tableaux. Pour ceux qui sont plus familiers avec la culture US, osons dire qu’il y a du Babel Man et du Micheluzzi dans la si populaire œuvre de Frank Miller. Si vous avez aimé Sin City, Airmail devrait vous plaire.
Publié jusqu’ici de façon disparate en France (essentiellement par Dargaud et Casterman), l’œuvre de Micheluzzi était restée hélas négligée depuis sa disparition en 1990. La reprise en mains de son travail par l’éditeur Mosquito depuis 2013, lui rend enfin justice. Cette intégrale est une occasion trop belle pour ne pas être saisie.
Liens :
http://uploaded.net/file/m7galurj/Air.mail-Int.cbz
ou
http://turbobit.net/21ugihbe6v87.html