Louis Bréhier, "Vie et mort de Byzance"
Albin Michel | 2014 | ISBN: 2226171029 | French | EPUB | 632 pages | 4.9 MB
Lorsque, à la fin de sa vie, Louis Bréhier (1868-1951) fit entrer Byzance dans la prestigieuse collection de L'Évolution de l'Humanité en publiant Le Monde byzantin en trois volumes, Vie et mort de Byzance, Les Institutions du monde byzantin, La Civilisation byzantine, il achevait par une ample synthèse une oeuvre d'historien que l'on découvre encore avec admiration. Vie et mort de Byzance, premier volume de cette trilogie, malgré les retouches de détail que suggèrent les découvertes ou mises au point postérieures, reste un modèle du genre, d'abord parce qu'il est écrit dans un style transparent, ensuite parce qu'il sélectionne les faits pour leur signification, mais les raconte dans leur foisonnement, au plus près de sources scrupuleusement notées, et presque dans leur langage. L'Empire d'Orient ou Empire byzantin n'est autre que l'Empire romain, détruit en Occident par les invasions et perpétué en Orient autour de la Nouvelle Rome (nom officiel de Constantinople jusqu'à la fin du Moyen Age), mais avec des traits nouveaux qui constituent l'originalité de son histoire. Sa civilisation est en effet comme la synthèse de tous les éléments politiques, religieux, intellectuels du monde antique à son déclin*: tradition latine, hellénisme, christianisme, culture orientale renaissante de la Perse sassanide. Au moment où l'Occident subissait une régression politique, sociale, intellectuelle, artistique, Byzance, et c'est ce qui fait sa grandeur, sauvegardait dans la mesure du possible les apports de la civilisation antique qu'elle transmit aux Temps modernes*: la littérature grecque génératrice de l'humanisme, le droit romain fondement du droit public européen. Elle servait en même temps de rempart à l'Occident en arrêtant les nouvelles invasions asiatiques et par sa propagande religieuse, en particulier chez les Slaves, elle étendait le domaine de l'Europe civilisée.