Hondo est Mauritanien, orphelin et candide. Il a douze ans. Un sale matin, il se réveille devant un poste de police d'Abidjan, à 3 500 kilomètres du désert qu'il a fui, affolé par la perte des chameaux dont il avait la garde. Pour son malheur, deux voleurs sanguinaires vont l'entraîner dans leurs infâmes errances. Hondo connaîtra la prison et d'autres rencontres : Boubakar, un enfant enrôlé de force dans l'armée au Sierra Leone, de mauvais Toubabs (les riches blancs), des accablés par le destin et les coups de machettes, comme Nathanaël dont la famille a été exterminée au Rwanda ou encore Moustique qui guette le premier cargopour l'exil. Hondo aura bien du mal à accomplir son rêve : revoir sa Mauritanie natale, rembourser les chameaux à son cruel tuteur Housseïni et épouser la belle Yasmine. Il devra surtout survivre et garder pur son cœur au milieu d'un continent ravagé par le malheur. Par tous les malheurs. Un livre choc, terrible et bouleversant. Si c'était un roman, il serait picaresque. Mais c'est bien plus qu'un roman. C'est un enfer. Cette Afrique-là est un enfer pour ces enfants déjà vieux tant ils ont souffert, tant ils souffrent, ces mômes à qui on apprend à se shooter, à voler, à mendier, à tuer, à mutiler. Ces mômes dont on massacre les rêves. Jamais on a dit avec autant de justesse, jamais on n'a hurlé avec autant de révolte assourdissante l'horreur de la misère, des têtes coupées et des membres raccourcis, de la prostitution ghanéenne, des flics véreux et sadiques qui cognent et cognent comme si la survie de la barbarie en dépendait. Et pourtant Hondo est poète. Et pourtant Hondo espère encore, rêve de sa douce Yasmine, distille les proverbes savoureux. Et pourtant on trouve même un peu d'humour dans cet immense livre, un million de fois plus instructif et révoltant que n'importe quel sujet télévisé sur les malheurs sanglants de l'Afrique.