L'intrigue, ou plutôt les intrigues de ce premier roman, rêvé et rédigé à l'étranger (en Égypte et surtout en Angleterre, dans les années 1952-1953), se déroulent à l'intérieur d'un immeuble parisien, qui doit fonctionner comme une maquette de la réalité, une sorte d'échantillon de Paris . Cette ville, confiera Butor, dans Curriculum vitae (Plon, 1996), je l'avais énormément explorée, j'y avais beaucoup flâné à pied, et pourtant elle m'échappait. [..] J'avais donc besoin de représenter Paris en réduction, afin de l'apprivoiser. Entre les étages de cet immeuble circule une foule de personnages, qui se croisent d'un appartement à l'autre, les douze chapitres correspondant aux douze heures de la nuit au cours de laquelle une adolescente meurt. Évocation de Paris, adieu à l'enfance, le livre joue aussi sur la mobilité des points de vue, l'enchevêtrement de l'espace et du temps, et les mots de son titre : le milan plane sur la ville comme I' oiseau-narrateur sur son texte.