À l'aube des années 1950, dans la grisaille provinciale de l'après-guerre, un homme tente d'écrire le roman de sa vie, découragé par sa propre médiocrité et la petitesse ordinaire de son entourage. Le notable, le gardien de square, l'enseignant, l'ex-collabo, la bouchère, le chanoine, le collègue invisible. Quelle épopée construire à partir de tant d'oubliés, de solitaires, de pauvres, de morts-vivants ?
Il tient son titre cependant : ce sera Le Wagon à vaches, à l'image de ce train de prisonniers qui l'emportait naguère vers l'Allemagne, de ce troupeau humain en route vers un autre néant. Ce sera un récit de révolte et de pitié, une chronique de l'absurde. Un plaidoyer pour rappeler qu'un monument ne suffit pas aux morts si la mémoire fait défaut aux vivants.