Un vagabond de quatorze ans, doué pour l'étude - et, croit-il aussi, pour la vie -, gagne l'illustre cité d'Oxford, qui connaît alors (on est à la toute fin du XVIe siècle) un essor intellectuel sans précédent. La Reine Vierge (Elizabeth, première du nom), qui règne sur le jeune empire britannique, exerce son pouvoir d'une main de fer mais ne résiste pas à la séduction des libres entreprises de l'esprit. Ce qui engage certains chercheurs de vérité sur les voies de la belle audace, prometteuse de mille merveilles... et de déconvenues à la même mesure. Amours contrariées, combats de l'honneur et de l'ambition, fastes en miroir de la noblesse éprise de soi et du théâtre fier de ses oripeaux, rivalités de la gloire et de l'esprit : c'est tout le parfum d'un monde oublié qui revit dans ces pages. Toute la magie, aussi, d'une " fragile ville de rêve " qui se voit soudain confier la mission d'imaginer " les meilleurs lendemains du monde ". Mais les hommes sont-ils jamais capables d'apprécier ce qu'apportera demain ? Où l'histoire, ici fondée sur l'étude d'une époque que la romancière connaissait aussi bien que la sienne - mieux que la sienne ! -, rejoint avec le naturel du songe des chemins qui sont ceux de la légende. Et où Elizabeth Goudge (1900-1984) se révèle comme une arrière petite-fille inspirée du regretté William Shakespeare.