«En 2005, quand l'ouragan Katrina a provoqué des coupures d'électricité et que le maire, Ray Nagin, a ordonné l'évacuation de la ville, plus de mille trois cents délinquants sexuels fichés en ont profité pour disparaître des écrans radar. Aujourd'hui, trois ans plus tard, huit cents sont toujours introuvables. Or, tout le monde sait que les natifs de La Nouvelle-Orléans n'aiment pas rester éloignés de chez eux. Ça fait potentiellement beaucoup de pervers dans nos rues. Un des gars des Informations générales avait donc décidé de prendre le pouls de la ville sur cette question. Les programmes de réinsertion sont-ils efficaces ? La loi de Megan, autorisant la diffusion publique de leurs coordonnées sur Internet, a-t-elle eu des résultats positifs ? Les délinquants sexuels peuvent-ils mener une vie normale une fois que leurs voisins ont été informés de leur présence ? Que pensent lesdits voisins de la situation ? C'est une opportunité exceptionnelle, le genre de reportage susceptible de lancer une carrière - exactement ce dont je rêvais. Mais interroger des violeurs, des pédophiles, des désaxés...» Jeune journaliste pour le Times-Picayune, Nola Céspedes se voit enfin confier un «sujet sérieux». Peut-être trop, alors que La Nouvelle-Orléans, encore convalescente après le passage de l'ouragan Katrina, connaît une série de disparitions de jeunes filles, toutes retrouvées mortes dans le Mississippi après avoir été violées et mutilées.