" La photo placée sur sa page Facebook montre une jeune femme élégamment maquillée. Elle porte un foulard noir sur un serre-tête doré, bracelets et bagues aux deux mains, tunique longue cintrée à la taille. Le visage plein, pommettes hautes, sourire timide. Elle était syrienne et habitait Rakka, la " capitale " de l'Etat islamique. Sur Facebook, elle racontait sa vie de rakkaouie sous la botte des djihadistes. Ils n'ont pas apprécié. Début janvier (2016), ils ont annoncé qu'elle avait été " exécutée ". Elle avait 30 ans.
Alain Frachon (extrait d'un papier paru dans Le Monde, février 2016)
Que signifie être une femme en Syrie entre 2011 et 2015 ? À quoi ressemble la vie au temps des décapitations, des tortures et des bombardements ?
Ce livre est une enquête inédite et foudroyante : l'histoire de Nissan Ibrahim, syrienne, musulmane et résistante dans une ville devenue " la capitale du diable ".
Née à Raqqa, professeur de philosophie, Nissan nous livre sur Facebook son journal de bord et son combat pendant 4 années de dictature meurtrière. Ses posts racontent la tragédie syrienne, la lutte d'un peuple contre deux machines de mort - le régime de Bachar Al-Assad et l'État islamique. Ce dernier n'a pas apprécié. En janvier 2016, Daech annonçait qu'elle avait été " exécutée ". Elle avait 30 ans.
C'est une histoire édifiante. Un journal digne de celui d'Anne Franck exhumé et raconté par Hala Kodmani. On y découvre une jeune femme stupéfiante, pleine d'humour, de peurs, de rêves et d'espoir pour son peuple et son pays.
Nissan est devenue un symbole : celui d'une Antigone dans une Syrie déchirée, une boucherie à ciel ouvert.
Hala Kodmani est une journaliste franco-syrienne, grand reporter pour Libération. Elle a gagné en 2013 le prix de L'Association de la presse diplomatique française (l'APDF) pour sa couverture de la situation en Syrie.
Prix de L'Association de la presse diplomatique française (l'APDF) pour sa couverture de la situation en Syrie.