Le carnage d'Eylau, le 8 février 1807, avait fait naître le doute chez les Français. Napoléon n'avait pas réussi à battre, de manière incontestable, son adversaire. Pire, les Russes revendiquaient le succès de cette bataille indécise.
Ils avaient mis un terme à l'offensive française et saigné la Grande Armée, obligeant les Français à se replier derrière la petite rivière de la Passarge.
Napoléon avait au moins réussi à isoler la place forte de Danzig, l'une des dernières aux mains du roi de Prusse. Les opérations de ce siège pour s'en emparer allaient occuper plusieurs semaines du printemps 1807.
L'objectif principal de l'empereur restait de battre les Russes et les obliger à négocier. Pour cela, il devait reconstituer ses forces au plus vite afin de reprendre l'offensive au début du mois de juin.
Le sort de cette longue campagne de Pologne allait se jouer près d'un village prussien aux bords de l'Alle, Friedland.
Frédéric NAULET, docteur en histoire et membre de la commission française d'histoire militaire, est l'auteur de plusieurs ouvrages et articles sur l'artillerie du 17e au 19e siècle.