Dans cette série d'essais visant à retracer l'évolution des attitudes devant la mort de l'homme occidental, Philippe Ariès se situe à la limite du biologique et du culturel, au niveau de l'inconscient collectif. L'ouvrage commence à l'époque du Moyen Âge, au temps de la "mort apprivoisée", où aucune crainte n'accompagnait son spectacle chez les vivants et où le cimetière servait souvent de lieu de sociabilité, de danse et de commerce. Puis, l'art et la littérature des débuts de l'époque moderne commencent à associer Éros et Thanatos, dans une complaisance extrême à l'égard de la souffrance et de la mort, jusqu'à ce que le romantisme ne laisse subsister que la seule beauté sublimée du mort, en la dépouillant de ses connotations érotiques. Au tournant du XVIIIe et du XIXe siècle, commence alors ce vaste mouvement de refoulement qui mène jusqu'à nous, où la mort se voit frappée d'interdit, n'étant plus que très rarement représentée. -Hervé Mazurel
Présentation de l'éditeur
Après l'histoire de la famille, Philippe Ariès a consacré ses recherches à l'histoire des attitudes de l'homme occidental devant la mort. Ce qu'il nous livre ici est l'essentiel de ses découvertes : comment on est passé, lentement, progressivement, de la mort familière, "apprivoisée" (au Moyen Age), à la mort refoulée, maudite, "interdite" (aujourd'hui). Fuir la mort, tentation de l'Occident.