Ce troisième volume d'Esquisses de mythologie indo-européenne, comme les précédents, se borne à poser des problèmes et à indiquer les principaux éléments de solution.
Une première partie étudie des récits ou des conceptions fondés sur la structure, fondamentale chez les Indo-Européens, des trois fonctions et souveraineté magico-religieuse, de force et de fécondité. Huit concernent des œuvres bien connues de la littérature grecque (51-58) : ainsi la longue introduction que forment les premiers chants de L'Iliade se justifie unitairement à la lumière du conflit des trois déesses et des idées qu'elles incarnent ; dans la geste de Crésus, les trois fonctions ne soutiennent pas seulement le fameux dialogue de Solon et du roi de Lydie, mais le triple malheur qui punit ensuite le roi de son orgueil. Les deux Esquisses suivantes étendent l'analyse aux plus occidentaux des Indo-Européens, Celtes (59) et Italiques (60) ; la première partie du Mabinogi de Math apparaît comme la mise en scène d'une doctrine cohérente.
Dans la deuxième partie sont réunies des questions très diverses de mythologie, séparée ou comparée, qui se posent à Rome (61-65), en Scythie (67-68), dans la Perse achéménide (69-72).
La troisième partie contient trois réponses à de récentes critiques de méthode. Deux (73-74) réfutent les objections d'un germaniste américain ; l'auteur est ainsi conduit à vérifier l'interprétation précédemment proposée de récits aussi importants que la fabrication et la destruction de Kvasir, la boisson enivrante personnifiée, à la fin de la guerre des dieux Ases et des dieux Vanes, ou que l'ensemble de la théologie de Tyr, avec le mythe du loup enchaîné (73) ; une des attestations les plus claires de la triade des grands dieux scandinaves patrons des trois fonctions, dans la saga du scalde Egill, obscurcie comme à plaisir, est restaurée dans sa simplicité (74). La dernière Esquisse (75) examine la présentation qu'un historien de Rome, M. Arnaldo Momigliano, vient de faire des thèses de l'auteur.