Le journalisme est une arme, le journaliste un combattant. C'est pourquoi la presse écrite s'est développée avec l'État lui-même, et a proliféré pendant les périodes de crise, de la Fronde jusqu'à la Révolution, âge d'or où les journalistes s'appellent Hébert, Rivarol, Chamfort, Desmoulins, Marat... Depuis La Gazette de Théophraste Renaudot, inspirée par Richelieu, jusqu'au Moniteur manipulé par Napoléon, Jean-Paul Bertaud, par des exemples concrets assortis de portraits pittoresques et parfois tragiques, montre comment, politiquement mais aussi techniquement, la presse s'est installée dans le domaine politique, intellectuel et économique, à la fois instrument de pouvoir et d'influence, mais aussi reflet de l'opinion. Aux quelques centaines de lecteurs du début du XVIIe siècle ont succédé, à la fin de l'Ancien Régime, et dans la tourmente révolutionnaire, des millions de lecteurs pour des milliers de titres. L'auteur, solidement informé, fait revivre cette époque, d'un stylo alerte, à la façon des meilleurs journalistes.