Le 5 juillet 1943, les 780 000 soldats et 2 800 chars de la Wehrmacht attaquent les 2 millions d hommes et 5 000 chars de l Armée rouge retranchés dans le saillant de Koursk. Durant douze jours, une bataille de tous les superlatifs fait rage. Depuis lors, le mythe de l invincibilité allemande est bel et bien mort. Après la bataille de Moscou qui marque l arrêt de l offensive allemande en 1941, et le siège de Stalingrad en 1942, première défaite de la Wehrmacht, la bataille de Koursk est le troisième tournant de la guerre germano-soviétique. Hitler, pressé de toutes parts, doit emporter une victoire afin de montrer au monde, et surtout à ses alliés, que la Wehrmacht n est pas vaincue. Les Allemands ont pour eux l expérience, l entraînement, des officiers compétents ainsi qu une organisation flexible et adaptée à la guerre moderne. Staline veut prouver que l Armée rouge peut inverser la marche des événements et, lors de cette troisième campagne d été, arracher l initiative aux Allemands. Sa stratégie consiste à attendre l attaque allemande, puis à la contenir, la disloquer, avant de passer à une contre-offensive générale. Si les Soviétiques subissent les plus grandes pertes durant la bataille, ils font preuve d une habileté stratégique et opérationnelle qui signera la fin de l initiative des armées allemandes sur le front de l Est. Après Koursk, qui deviendra dans l imaginaire collectif la plus grande bataille de chars de l histoire, la question n est plus de savoir si la Wehrmacht pourra être vaincue, mais quand elle le sera.