Le premier roman de Laurent Chalumeau est américain. Plus exactement : le regard d'un Européen sur les mythologies américaines et sur une mythologie fortunée entre toutes, la musique. "Là où une chanson de trois minutes est plus instructive que dix ans d'école, on est ce qu'on écoute. C'est tout dire de ceux qui n'écoutent rien." Maîtrisant son sujet avec allégresse et virtuosité, Laurent Chalumeau slalome entre le jazz "dixieland", le rock, le folk, le hip-hop, le rap, brossant l'hilarante fresque d'une génération nostalgique, celle qui fredonne le king Elvis, et novatrice, celle qui se déhanche au rythme des inventions du ghetto noir. L'auteur écrit comme le cinéaste noir américain Spike Lee tourne : en brefs chapitres scandés, rappés, nerveux, d'une insolence réjouissante.