NICOLE GIBEAULT vient d'une grande lignée : elle est la petite-fille d'Alexis Caron, ancien maire de Hull et député provincial et fédéral pendant
plus de seize ans, et la nièce de Pierre Caron, qui a succédé à son propre père à titre de député jusqu'en 1968. Son grand-oncle, l'honorable
François Caron, a présidé la commission portant son nom chargée de faire la lumière sur la moralité dans l'administration municipale de
Montréal dans les années 1950. Quant à sa mère, Marie Caron-Gibeault, femme au parcours professionnel exceptionnel et féministe convaincue,
elle a été avocate et militante libérale, et fut très impliquée politiquement et socialement ici et à l'étranger.
Toute carrière, quelle qu'elle soit, est un reflet de la vie d'une personne qui traîne avec elle son bagage, ses racines et les influences de son
milieu. C'est probablement pour cela qu'en 1991, à trente-sept ans, Nicole Gibeault a été la première femme nommée juge en Outaouais. Elle a
siégé à la Cour du Québec pendant vingt-trois ans. Depuis qu'elle a raccroché sa toge, elle est chroniqueuse judiciaire dans les médias, entre
autres à TVA, à LCN et au 98,5 FM. On m'appelle encore « Madame la juge », c'est le parcours peu banal d'une femme de tête qui a beaucoup à
raconter. Si elle écrit ce livre maintenant, c'est pour pouvoir revivre au ralenti une carrière qui a passé trop vite. En tant que juge, elle avait un
devoir de réserve, désormais elle peut enfin s'exprimer, et elle le fait bien.