Je sors du commissariat. Il y a un soleil resplendissant en ce jour de décembre sur Saint-Malo. Machinalement, je relève le col de mon bombardier. Je sors du bâtiment flambant neuf situé non loin de la gare. Rue du Calvaire, cela ne s'invente pas ! Je prends à droite vers le port de pêche. Il se situe à vingt minutes à pied du commissariat. Une femme a été retrouvée par un joggeur au petit matin vers six heures environ, flottant dans le port de Saint-Malo. Il faut être malade pour courir à cette heure-ci. J'ai arrêté le sport de haut niveau, il y a longtemps. Je m'entretiens en fréquentant une salle de sport sordide dans le quartier de Marville. Je pédale sur une machine infernale qui affiche mon rythme cardiaque toujours trop haut et ma vitesse, trop basse. Je transpire la cigarette à chaque fois. Heureusement, j'adore celle que j'allume juste après l'effort. Dans le milieu de la police, certains me surnomment Peter Stuyvesant. En fait, je m'appelle Taran. Taran Courteline. Je ne le sais pas encore mais je vais être confronté à la plus terrible enquête de ma vie.