Comme la plupart des écrivains de son temps, Flaubert est issu d'une famille bourgeoise, plutôt aisée. Trois lieux dominent la vie de l'écrivain : Rouen, ville de sa naissance, sa jeunesse et son adolescence ; Paris, celle de ses études de droit ; Croisset, enfin, près de Rouen, propriété familiale, qui constitue le cadre où il se retire avec sa mère, à la mort de son père. Il y vivra de ses rentes jusqu'à la fin de sa vie.
Depuis son plus jeune âge, Flaubert désire montrer la bêtise des hommes, ce qui explique peut-être sa propension à se replier dans la solitude de l'écriture. La vie de Flaubert, en effet, à partir de 1846, se confond avec celle de l'écrivain qui ne vit que par et pour son œuvre. Il est d'ailleurs un bourreau de travail et un perfectionniste.
Sa vocation littéraire est précoce (dès l'âge de quinze ans), mais à trente ans, s'il a beaucoup écrit (surtout des contes et des nouvelles), il n'a encore rien publié. Ses premières œuvres, dont la première éducation sentimentale, sont un échec ; elles restent inachevées. Madame Bovary sera sa première œuvre aboutie, publiée et bénéficiant d'un grand succès, en partie grâce au procès pour « outrage aux bonnes mœurs et à la religion » qui suit sa publication.
Toute sa vie, Flaubert sera entouré d'amis artistes ou écrivains, composant un cercle littéraire qui vient le voir à Croisset et comble sa solitude. Flaubert sera également le père spirituel de Guy de Maupassant.
Mais Flaubert aura la douleur de voir mourir avant lui certains de ses amis, avec lesquels il entretenait une correspondance suivie - qui nous renseigne sur son travail et ses idées littéraires - ce qui renforcera son pessimisme vers la fin de sa vie.
Il meurt d'une hémorragie cérébrale en 1880.
Flaubert est exclusivement un prosateur dont le but est d'exploiter toutes les ressources de la prose. Véritable ciseleur de phrases, aucune de ses grandes œuvres romanesques n'a été écrite en moins de cinq ans. Il travaille sans relâche sur les mots, la phrase, le style.
« J'aime par-dessus tout la phrase nerveuse, substantielle, claire, au muscle saillant, à la peau bistrée »
[lettre à Louis de Cormenin - 7 juin 1844]
La longueur de son travail s'explique également par la quantité impressionnante de documentation qu'il accumule avant d'écrire.