Chil Rajchman a 28 ans quand il est déporté à Treblinka en octobre 1942. Séparé de ses compagnons à la descente du train, il échappe aux chambres à gaz en devenant tour à tour trieur de vêtements, coiffeur, porteur de cadavres ou «dentiste». Le 2 août 1943, il participe au soulèvement du camp et s'évade.
Après plusieurs semaines d'errance, Chil Rajchman se cache chez un ami près de Varsovie. La guerre n'est pas finie. Dans un carnet, il raconte ses dix mois en enfer.
À la Libération, il est l'un des 57 survivants parmi les 750 000 Juifs envoyés à Treblinka pour y être gazés. Aucun camp n'avait été aussi loin dans la rationalisation de l'extermination de masse.
Ce texte, publié pour la première fois, est unique. Écrit dans l'urgence, avant même la victoire sur les nazis, il s'inscrit parmi les plus grands.
Après la guerre, Chil Rajchman se marie avec Lila qui lui donnera trois fils. Il quitte la Pologne à la fin de l'année 1946 pour partir vivre en Uruguay. Il est témoin à plusieurs procès d'anciens SS. Toute sa vie, il conserve son texte avec lui et y revient chaque fois que sa mémoire lui fait défaut. Il meurt en 2004 à Montevideo en demandant à sa famille de publier son récit.