Ce livre a une histoire. Le 12 septembre 1990, répondant à une requête de l'Etat d'Israël, un juge de New York estima qu'il devait être interdit à la vente sur tout le territoire des Etats-Unis.
Selon le gouvernement de Tel-Aviv, l'ouvrage, écrit par un ex-agent des services secrets Israéliens, "disséminait des informations hautement confidentielles, susceptibles de mettre en péril les vies de plusieurs personnes employées par l'Etat d'Israël".
C'était la première fois dans l'histoire des Etats-Unis qu'une puissance étrangère obtenait l'interdiction d'un livre. Les partisans de la liberté d'expression se réjouirent donc lorsque ce jugement exorbitant fut repoussé en appel. L'accueil des lecteurs américains fut triomphale. Il faut dire que les révélations abondent dans le livre. Et qu'elles font mal.
Israël a bien sur accusé Victor Ostrovsky d'être un traitre à son pays. "Les idéaux pervertis que j'ai rencontrés dans l'organisation du Mossad, joints à la cupidité, la soif de pouvoir et le manque absolu de respect pour la vie humaine de ses dirigeants, m'ont incité à publier ce témoignage, répond-il. C'est par amour pour un Israël juste et libre que je raconte ma vie sans détour, et que j'ose affronter ceux qui ont pris la responsabilité de transformer le rêve sioniste en cauchemar".
Qui a tort ? Qui a raison ? Au lecteur de juger. Sur pièces.