L'avènement de l'État islamique a soulevé deux questions majeures, apparemment indépendantes : comment expliquer l'attractivité d'une idéologie djihadiste au sein d'une société tribale ? Comment rendre compte de la fascination que la médiatisation du djihad peut exercer auprès d'une certaine frange de la jeunesse occidentale ? Pour répondre à ces questions, Nicolas Israël se livre à une analyse anthropologique des conflits, mettant en évidence l'importance des structures tribales, des formes idéologiques et des cadres psychiques dans la progression des groupes djihadistes. Face à une telle progression, la réponse occidentale qui s'appuie principalement sur une stratégie de restauration d'un État souverain risque d'exacerber les conflits au lieu de les apaiser.
Nicolas Israël, agrégé et docteur en philosophie, habilité à diriger des recherches (HDR), est professeur en classes préparatoires. Il est l'auteur de Spinoza le temps de la vigilance (2001) et de Généalogie du droit moderne, l'état de nécessité (2006). Ses travaux de philosophie politique l'ont conduit à concentrer ses recherches dans une perspective anthropologique sur la question de la lutte anti-insurrectionnelle et anti-terroriste. Il a ainsi réalisé une série d'expertises, depuis une dizaine d'années, pour différentes institutions.