J'aimais le regarder, détailler son visage, me plonger dans ses yeux. Et là, ils étaient chargés de désir.
Je m'avançai alors lentement vers lui pour frôler sa bouche de la mienne. Il ne bougea pas d'un millimètre, me laissant les commandes, un sourire satisfait aux lèvres. Pour une fois, j'oubliai de penser et l'embrassai de nouveau, d'une façon qui n'était pas du tout moi. Collée à lui, je laissai ma langue se mêler à la sienne, le découvrir, en demander plus. Il inspira brutalement et notre échange s'intensifia. Plus je déversais toutes mes incertitudes et ma colère contre Andy, plus je sentais le désir monter en moi. Je perdais complètement pied.
Je me cramponnai à lui pour intensifier ce moment, mais il m'éloigna de lui difficilement et chercha dans mon regard une explication à mon assaut.
- Tu as dit que j'avais le droit de recommencer devant ma sœur si je finissais ma piste, dis-je alors que je me pensais incapable de provoquer un homme.
Je fis une petite moue timide qui le fit rire, puis il m'embrassa de nouveau, mais furtivement. Lorsqu'il leva brièvement les yeux derrière moi et qu'il lâcha un rire, je compris que ma sœur nous avait vus.
- Je vais en entendre parler pendant des heures, me lamentai-je.
- Et si tu lui donnais de quoi réellement s'énerver ? souffla-t-il.
Je le scrutai un instant pour être certaine de bien saisir ce qu'il me disait, mais je fermai les yeux pour me cacher de son regard incandescent. Il réduisait à néant tout mon discernement. Mon cœur battait la chamade, mon sang était en fusion, mon corps tout entier se désagrégeait. Il m'attirait, m'aimantait, mon corps ne savait pas quoi faire d'autre que lui répondre.
Mon souffle s'accéléra et je sentis ses mains se resserrer autour de mon visage. Je me mordillai la lèvre pour empêcher mes pensées de dériver dangereusement et pour tenter de réfléchir avec cohérence. Je crevais d'envie que ses mains me parcourent, de sentir sa bouche sur ma peau, de l'avoir contre moi. Je voulais revivre ce que j'avais ressenti dans le hammam.
- Ivy, chuchota-t-il. Juste une nuit.