Un grand rêve ne cesse de travailler les hommes: le cosmopolitisme. Fondé sur l'amour de la paix et de la liberté, sur la haute conscience de l'unité de l'humanité, le sentiment cosmopolite aura contribué, et contribue encore à la tâche infinie de civilisation de la planète. À l'heure où le fracas des revendications nationalistes se fait assourdissant, le livre de Peter Coulmas, universitaire allemand d'origine grecque et correspondant de la Westdeutcher Rundfunk, vient à point nommé rappeler quelle fut la grande histoire des Citoyens du monde. Issu du mouvement sophiste, théorisé par les stoïciens, transmis aux penseurs chrétiens d'Augustin à Érasme et aux philosophes modernes, le cosmopolitisme n'est pas l'aspiration de quelques individus isolés; de tous temps, il a trouvé des institutions, de l'hellénisme à la chrétienté jusqu'aux phénomènes actuels de planétarisation, pour le traduire dans la réalité. Peter Coulmas, en écrivant la première histoire générale du cosmopolitisme, a magistralement décrit ce processus complexe porteur d'une espérance de paix mondiale, qui devrait s'affirmer dans le respect indispensable de la pluralité des cultures