Baptisé « terre de glace » par les Vikings qui le colonisèrent en 874, ce bout de terre isolée au nord de l'océan Atlantique, aussi splendide qu'imprévisible, intrigue. Dès le Xe siècle, les Islandais affirment leur originalité en inventant l'un des parlements les plus anciens du monde.
« L'Alþingi » incarne l'esprit de ce peuple qui se pense d'abord comme une communauté et préfère, à l'autorité d'un roi, élaborer ses lois au sein d'une assemblée en plein air et en assurer lui-même l'exécution. Mais cet âge d'or, celui des Sagas - chefs-d'œuvre de la littérature médiévale et socle culturel -, prend _ n au XIIIe siècle lorsque les clans dominants se déchirent et signent un pacte avec le roi norvégien. Elle n'aurait pu rester qu'une colonie mais c'était sans compter sur la détermination tenace de ses habitants qui obtiendront de haute lutte leur indépendance de la Couronne danoise, en 1944.
De la colonisation à l'adhésion forcée au protestantisme, en passant par les « guerres de la morue », la « révolution des casseroles » ou la question de l'intégration dans l'Union européenne, voici l'étonnante destinée d'un peuple ingénieux, souvent menacé de disparition et fascinant par sa capacité à s'adapter. Les Islandais, 330 000 aujourd'hui, ont montré au cours des siècles une volonté hors norme à faire valoir leur identité et la démocratie pour devenir une nation moderne et prospère qui tient désormais son rang.