Chaque année, à Austin, au Texas, le gotha du web se réunit en grande pompe. Les patrons de Google y sont accueillis en véritables rock-stars. Ou plutôt, en sauveurs. Les États ne parviennent pas à réduire leurs émissions de CO2 ? Google construit précisément son propre parc à énergie solaire. Les États ne réussissent pas à réguler le trafic routier ? Google construit justement une voiture sans chauffeur. Les États échouent à moderniser les régions sous-développées d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine ? Google veille à ce que chacun ait accès à Internet. Google et, de manière plus générale, les grands services de l'Internet (le plus souvent californiens) sont en train de prendre, sans qu'on s'en rende compte, la place de l'État, des États, dans la gestion quotidienne de nos droits et libertés. Dans quelle mesure doit-on s'en inquiéter ?