37,2° le matin paru en 1985 est le troisième roman de Philippe Djian, celui qui l'a révélé au grand public et l'a transformé en auteur à succès tout en acquérant le titre de «roman culte », écoulé à plus d'un million d'exemplaires (hors traductions). Tout le talent de cet écrivain emblématique des « années 80 rugissantes » se déploie ici avec maîtrise et trouve dés lors une puissance émotionnelle encore jamais atteinte. On retrouve ses thèmes de prédilection : les anti-héros purs et ombrageux en marge de la société, les fêlures qu'ils portent en eux, leur goût de l'absolu, la quête d'un bonheur qui toujours s'échappe, la fuite sur la route et bien sûr les femmes, ses muses premières et éternelles. Dans ce roman pourtant il s'agit surtout d'une femme : la volcanique et attachante Betty Blue. Contrairement à ses romans précédents, elle n'est pas une simple figurante qui fait « bander » le héros, mais occupe au contraire le devant de la scène. C'est son histoire d'amour extrême et sa destinée tragique qui nous est racontée à travers les yeux de son compagnon. Une histoire d'amants maudits, unis dans une fusion destructrice : un chef d'oeuvre et des personnages sur la brèche, dignes de Tennessee Williams.