Les Paradis artificiels est un essai de Charles Baudelaire paru en 1860, où le poète traite de la relation entre les drogues et la création poétique. Baudelaire met cependant en question l'intimité du lien qui pourrait exister entre les drogues et le poète, le poète véritable n'ayant pas besoin de drogues pour trouver l'inspiration.L'ouvrage de Baudelaire est structuré en deux parties. La première partie, intitulée Le poème du haschisch, est un essai sur le haschisch. Le poète y mêle des observations sur la prise de la drogue par ses amis ainsi que par lui même avec des passages à vocation pharmacologique, psychologique ou metaphysique.La seconde partie est un commentaire du livre Confessions d'un mangeur d'opium anglais de Thomas de Quincey paru en 1821. Pour l'écriture de cette partie, Baudelaire oscille entre passages traduits, commentaires littéraires, philosophiques et biographiques.L'expression ayant fait florès, les mots « paradis artificiels » désignent aujourd'hui toute drogue (en particulier les hallucinogènes comme la mescaline ou le LSD) consommée dans le but de stimuler la créativité poétique et l'invention d'images inédites. Cette expérience des drogues (qui peut aller jusqu'à la dépendance ou l'intoxication, comme pour Thomas de Quincey) et, d'une manière plus générale, une vie comportant des prises de risques importantes pour la stabilité mentale, s'intègre à la conception « décadente » des « poètes maudits ».