La menace de la "bombe démographique", la marche supposée inexorable vers le surpeuplement, obsède nos sociétés depuis cinquante ans. La population croît, partout et surtout là où les hommes sont les plus fragiles. Pourtant, l'histoire enseigne que de graves crises ont régulièrement perturbé cette croissance, et si l'on se tourne vers l'avenir, la population mondiale n'apparaît pas non plus comme un flot incontrôlable : peut-on encore opposer les schémas simplistes de la démographie des pays développés et de ceux du Tiers monde, au regard des évolutions récentes ? Le modèle de la "transition démographique" est-il encore valide ?
Cet essai entend dénoncer les idées reçues sur la croissance de la population des pays en développement et ses deux composantes majeures : la fécondité et la mortalité. Les évolutions démographiques ne prennent leur sens qu'au regard de facteurs économiques, sociaux, culturels et politiques largement enchevêtrés. La "bombe P" n'est finalement peut-être pas près d'exploser.Enfin, la population est-elle responsable du sous-développement ? Sommes-nous face à une bombe démographique ou à une explosion de la pauvreté ?