La notoriété et le crédit de Bob Woodward, qui n'a épargné aucun président des Etats-Unis depuis l'affaire du Watergate, confèrent à son nouveau livre un tout autre statut que les livres déjà publiés sur Trump.
L'ouvrage s'ouvre par une scène dans laquelle le premier conseiller pour l'économie de Donald Trump, Gary Cohn, subtilise dans le bureau Ovale, » au nom de la sécurité nationale » comme il l'assurera après, un décret retirant les Etats-Unis de l'accord de libre-échange avec la Corée du Sud. Il fera de même avec un autre mettant fin brutalement à la participation des Etats-Unis à l'accord de libre-échange avec le Canada et le Mexique (Alena). Dans les deux cas, sans que le président s'en soucie, ni même semble en prendre conscience.
A la veille d'un bombardement de représailles contre le régime syrien, accusé d'avoir employé des armes chimiques, Donald Trump s'emporte contre Bachar Al-Assad dans une conversation téléphonique avec son secrétaire à la défense, James Mattis. » Tuons-le, putain ! Allons-y ! On leur rentre dedans et on les bute « , suggère-t-il, selon Bob Woodward. Dans un autre passage du livre, M. Trump se demande pourquoi les Etats-Unis dépensent de l'argent pour maintenir des troupes sur la péninsule coréenne pour surveiller les activités de missiles nord-coréennes. » Nous faisons cela pour empêcher la troisième guerre mondiale « , aurait déclaré le général Mattis, avant de raconter à ses proches collaborateurs que le président avait agi comme » un élève de CM2 ou de sixième « .
Un livre qui dépeint une administration en proie au chaos, entretenu par un président qui ne comprend pas tout des mécanismes institutionnels de son pays.