D'où vient que le récit de cet homme sans pitié, accro aux jeux et à la pornographie, assassin d'animaux, manipulateur, violent, homophobe et raciste, arrive à toucher le lecteur ? David Goudreault, d'une écriture inventive, drôle et rythmée, réussit le tour de force de partager l'empathie poétique et toute en finesse qu'il a pour son héros. On rit des observations et pensées bancales du marginal, de ses références littéraires approximatives (il cite à tour de bras Platon, Shakespeare ou Coluche). On est touché aussi par la critique grinçante et juste que ce texte recèle contre un monde dur, hypocrite, qui abandonne à lui-même un enfant avec lequel il n'a jamais su communiquer.
Sous la carapace du jeune voyou, ce magnifique premier roman met à nu avec talent et sensibilité un cœur aimant qui ne sait simplement pas aimer.