« Est-ce qu'il est normal d'avoir honte d'aimer ? » Cette question pourrait résumer le nouveau roman d'Édouard Louis qui livre "une lettre au père" d'une extrême intensité, intensité due à la violence des sentiments exprimés, plus aimants que haineux. La haine, si haine il y a, est adressée aux "dominants", aux responsables politiques et économiques de la souffrance individuelle d'un homme qui n'a pas sa place dans le monde et qui veut aimer sans le pouvoir. Revenant sur son enfance, retrouvant un homme physiquement détruit, l'auteur se remémore des épisodes clés, et tente de comprendre le couple de ses parents et l'amour distordu qu'ils lui ont porté.