La colère nourrit parfois l'espoir !
En avril 1983, un mois après l'enterrement de ma pauvre mère, alors que je nettoyais la maison vide de mon enfance, une modeste ferme normande bientôt vendue, j'ai reçu un étrange colis.
Un manuscrit anonyme, tapé à la machine, relatait l'histoire détaillée du voisin, un patriarche autocrate, propriétaire du grand manoir, que j'avais très bien connu gamine.
La tentation était trop forte. Assise dans ma voiture, l'ouvrage posé sur le volant, j'ai dévoré le récit d'une traite. La première scène situait l'action au sud de la ville de Caen en juillet 1944, non loin d'ici.
Quand j'ai refermé la dernière page, j'ai su que ma vie serait à jamais bouleversée, l'héritage de ma mère n'était pas celui escompté. Je me suis effondrée en larmes avant que la haine me submerge.
Mon combat, à défaut de sombrer, serait d'identifier l'auteur de ce brûlot, de rechercher les responsables et les autres victimes de cette odieuse manipulation. Moi aussi, j'étais une maman, alors j'ai convoqué ce passé reçu en confession.