La marche peut devenir méditation active. Et nous qui courons sans cesse, noyés dans nos pensées, nous pourrions retrouver le sens perdu de nos déambulations en apprenant à les rendre conscientes. Depuis la plus haute Antiquité, en effet, il existe une vraie réflexion sur la marche comme exercice de ressourcement. Comme dans la méditation immobile, l'attention aux processus respiratoires et aux va-et-vient mentaux s'avère essentielle pour connaître l'état de clarté intérieure qui nous amène à ne faire plus qu'un avec la réalité. "L'esprit du paysage et mon esprit se sont concentrés et, par là, transformés de sorte que le paysage est bien en moi", disait le peintre chinois Shi Tao. Fort de l'expérience des poètes errants et méditants de tous les temps et de tous lieux, ce livre nous entraîne dans une philosophie de la marche accompagnée d'une véritable psychologie de la méditation en Orient et en Occident. Marcher, méditer : une carte pour l'être.
Ce livre juxtapose deux essais. Le premier est de Michel Jourdan et a pour objet la marche comme philosophie extérieure ; le second est de Jacques Vigne et traite de méditation et d'ascèse, en s'appuyant principalement sur l'hésychasme et le Vedanta. Deux essais différents et complémentaires.
"C'est ainsi que celui qui marche vraiment se balade en quête de la Terre sainte, jusqu'au jour où le soleil de l'illumination aura fait le tour dans son esprit et où il atteindra la terre sainte où il a toujours été" (p. 99).