« Mais qu'est-ce que la fertilité, si ce n'est la capacité à continuer à vivre dans les histoires des autres ? La capacité particulière à s'accrocher à la vie, même quand tu es mort et enterré depuis longtemps ? «
Au début des années 1990, un jeune garçon d'Odense, souffre-douleur d'autres enfants du voisinage, est la proie de voix et de visions épileptiques, notamment d'un chasseur de taupes et d'un nain qui déclarent que le gamin est « le suivant » . Les réprimandes, les visites chez le médecin et les médicaments n'aident guère. En désespoir de cause, sa mère l'emmène chez son père à elle. En effet, ce grand-père très original a souffert et souffre encore de maux similaires.
Allongé sur une porte datant du Moyen Age, dans sa serre, avec une bière sur le ventre, il va transmettre un héritage particulier au garçon : l'histoire de la famille, elle-même composée de plusieurs péripéties stupéfiantes, qui tournent toutes autour d'un oeuf de fertilité, un fabuleux objet en or ayant prétendument appartenu au roi Erik Menved, récupéré par Thord le Taupinier, puis par Freja qui a quitté Lübeck ravagée par la peste sur le dos d'un taureau.
L'oeuf est un roman où le mythe alterne avec le racontar, où les grandes peurs populaires médiévales se mêlent au conte et à la truculence rabelaisienne, le tout baignant dans cette ambiance et cette écriture relevant du réalisme magique, qui est le propre du style de Morten Ramsland.