Ólafur Árnason, le narrateur, vieux magistrat, revient sur les beautés et les drames de son existence et sur la manière dont il a employé ses années et ses jours. Il s'attarde en particulier sur un événement dramatique survenu pendant qu'il était élève à l'internat de Lærði skólinn, l'École érudite, devenue aujourd'hui le Lycée de Reykjavík.
Au cours de ces journées de décembre 1882, Ólafur vole un livre à l'un de ses camarades. Le vol est découvert par Ólsen, l'inflexible censeur. Le jeune homme, alors âgé de dix-sept ans, est traduit en conseil de discipline. Il risque l'exclusion et la honte, pour lui comme pour le reste de sa famille. Mais c'est compter sans l'intervention de Benedikt Gröndal, poète, enseignant, scientifique et humaniste, qui va le sauver du péril, se sacrifiant lui-même plus tard à la vindicte de ses collègues et du proviseur. Ce qui fait dire à Ólafur Árnason : « Il m'avait ramené vers le jour et la lumière alors qu'il était presque au soir de sa vie. »
L'affaire Benedikt Gröndal, basé sur des faits réels qui ont marqué l'histoire de l'Islande intellectuelle à la fin du siècle, est un livre qui porte sur des thèmes universels : l'éducation, la faute, la nature du pouvoir et le rôle du poète dans la société. Par une langue riche, concrète et pleine d'images expressives, Guðmundur Andri Thorsson rend compte des mouvements d'âme de ses personnages qui, par leur éducation et parce qu'ils font un avec une nature hostile, retrouvent les vieilles notions d'honneur et de dignité.