« Ne me remerciez pas d'être vivants », déclarait Oskar Schindler en mai 1945 à ses ouvriers juifs venus le remercier d'avoir inscrit leur nom sur sa liste. « Remerciez plutôt MM. Stern et Pemper, qui n'ont cessé de regarder la mort en face. »
En 1941, Mietek Pemper est en effet devenu secrétaire de sa communauté du ghetto de Cracovie. À la liquidation de celui-ci, il est envoyé au camp de Plaszów. Amon Göth, le commandant sadique et redouté du camp, l'engage en mars 1943 comme secrétaire bilingue. Placé par le destin à « l'épicentre du mal », Pemper accède alors aux dossiers classés « secrets » et rassemble de nombreuses informations sur le fonctionnement de l'administration nazie. Avec l'aide de l'entrepreneur Oskar Schindler, sa position unique va lui permettre, cinq cents jours durant, de contribuer au sauvetage d'un millier de détenus. Ils vont ainsi élaborer la fameuse « liste de Schindler ».
Après la guerre, adversaire convaincu de la thèse de la « responsabilité collective », Mietek Pemper sera le principal témoin de l'accusation lors du procès d'Amon Göth en 1946, puis témoin et interprète lors des procès d'Auschwitz.