Il s'appelle Darius. Elle s'appelle Pauline.
Rencontrer Darius est l'histoire d'une sidération. Le récit d'approche qui précède la rencontre. Une rencontre sidérante parce que l'homme est dangereux : il a tué, il pourrait tuer de nouveau. La narratrice, Pauline, le côtoie du lundi au vendredi. Son travail en psychiatrie consiste à soigner ce patient. À prévenir, à empêcher la rechute, la récidive. Tout en considérant cet individu gravement malade avec bienveillance malgré l'acte meurtrier perpétré. Touchée par cette rencontre, c'est aussi sa propre vie à elle qui est en jeu, son quotidien. Cette histoire est pour elle à vivre et à écrire.
Par l'écriture, grâce à l'écriture, Pauline surmonte sa sidération, elle apprend à écouter le langage de cet homme, ce qu'il cherche à dire et à cacher, elle apprend à le connaître, à découvrir ses failles immenses, la terreur qu'elle devine en lui. En écrivant, elle pense aux romans de Stefen King que lisent les élèves infirmières.La narratrice se dit alors qu'elle vit dans un roman de Stefen King. Mais Darius vit parmi nous : des hommes comme lui existent réellement. Que deviendrions-nous si nous les abandonnions à leur propre terreur ? Et que signifie soigner, accompagner un homme comme lui ?
Pauline relit un roman d'Albert Camus, et se dit que pour elle, Darius n'est pas un étranger.