Le 24 novembre 1970, Mishima prépare avec un soin minutieux sa mort. Il est âgé de quarante-cinq ans. Son oeuvre est ample. Il connaît la gloire mondiale. Il veut que son suicide obéisse en tous points aux rigueurs du rite exigé depuis des siècles par la tradition de son pays, le milieu dans lequel il a choisi de vivre religieusement, socialement, littérairement, politiquement: il s'ouvre le ventre avant de se faire décapiter par la main d'un ami. Mort à la fois terrible et exemplaire parce qu'elle est en quelque sorte le moyen de rejoindre en profondeur le vide métaphysique dont le romancier poète japonais subit la fascination depuis sa jeunesse.