Le livre d'Olivia Koudrine se lance ainsi avec frénésie et palpitation et se lit avec appréciation d'une traite avec un sens du suspense débordant et aussi une sensibilité marquée pour évoquer des sujets souvent indicibles.
L'auteure transfigure à la fois les coulisses du Crazy Horse avec ses lots de solidarités entre danseuses mais aussi de tensions et de forfanteries entre elles, elle s'épanche sur les péripéties de la vie nocturne où les promenades forment un concentré de plaisirs, de douceurs et de sensualités mais aussi avec une jolie densité de superficialités.
Mais l'auteure place avec force son roman sur le terrain délicat des attouchements sexuels de mineures, sur les facilités des voisinages de ces faits insupportables à se taire ou à faire silence lorsque l'on découvre des réalités pédophiliques, sur les fêlures psychologiques qu'elles développent et renferment, sur les vengeances plus ou moins suggérées qu'elles entraînent, sur les cris et appels à l'aide lancinants souvent non écoutés.