Elle se rêvait esclave d antan, esclave éternelle, sans droit de parler, les yeux toujours baissés, agenouillée ou prosternée aux pieds de son maître. Elle rêvait de chaînes, de fouet, de contraintes. Elle rêvait d absolu. Plus le temps passait, plus ses fantasmes s intensifiaient et lui tordaient le ventre d envie. Léna ne s expliquait pas comment une femme éduquée,libre, sans traumatismes physiques ou psychiques, pouvait désirer être ainsi privée de liberté. Comment justifier l excitation d être asservie plus encore qu un animal domestique, de vivre cloîtrée, sans intimité,constamment aux ordres, rabaissée, peut-être même frappée ? Aux pieds du Maître à qui elle fera don de son corps et de son âme, elle découvrira la soumission, l extase et la souffrance, jusqu à devoir faire face à son ultime limite.