La vie de Pascal Garnier est à elle seule tout un roman. On retiendra qu'il est une figure singulière de la littérature française contemporaine, dont on a rapproché l'univers de ceux de Bove, Callet, Hardellet ou Simenon. Il a élu domicile dans un petit village en Ardèche où il peint, et écrit aussi pour la jeunesse. On ne s'étonnera pas qu'il ait reçu le Grand Prix de l'Humour noir (2006). Avec Lune captive dans un œil mort, Comment va la douleur ?, les Hauts du bas, ou la Théorie du panda, Pascal Garnier confirme ici son art du suspense et du scénario, comme la virtuosité diabolique dans le flegme qu'il tient du roman noir.
D'abord il y a Yolande, tondue à la Libération. Qui depuis ne sort plus. Regarde juste à travers le trou de la serrure. Et puis il y a Bernard, le frère, ancien de la SNCF. Qui a sacrifié sa vie pour Yolande. Qui se débat entre les pinces du cancer et de sa soeur. C'est dans le Nord, au milieu de sombres champs de boue, non loin de l'A 26, encore en construction, prête à servir, en coulées de béton, de cimetière discret pour jeunes filles égarées...