Non sans mal, nous avons rejeté le président des riches, et le PS est de retour au pouvoir. Qu'aura gagné la France à ce jeu de dupes ? Après l'avoir vu à l'oeuvre, nous nous sommes vite aperçus que l'élu de fraîche date ne valait guère mieux que l'ancien. Seule différence : avant de se faire élire, Nicolas Sarkozy avait détaillé son programme : profits en augmentation pour ceux qui ont un As, Restos du coeur pour les autres. François Hollande quant à lui, pour s'attirer des voix, n'a pas craint de mener l'électeur en bateau. Au point qu'il ne fallut guère de temps pour deviner que les réformes promises ne verraient jamais le jour, que le salaire minimum continuerait de stagner, les hauts-fourneaux de s'éteindre tandis que le chômage irait en augmentant. Notre "principal ennemi" quant à lui, la finance, resterait aux commandes aussi longtemps que le peuple français, héritier des révolutions de 1789 et 1848, puis de la Commune, puis de la Résistance au nazisme, préfèrerait s'incliner devant elle, en prévenir les désirs plutôt que les combattre.
En ce début du troisième millénaire, alors que s'allient impuissance et lâcheté, nous voici de retour, encore que nous ne nous en rendions à peine compte, au pied de l'éternelle forteresse du pouvoir, avec les mêmes drôles à entasser sur les charrettes qui menèrent jadis à la guillotine leurs aïeux parfumés. Notre vieille droite européenne bornée, réactionnaire jusqu'à l'indécence,disons même obsolète car n'ayant plus le moindre artifice à proposer au peuple (en a-t-elle jamais eu ?), non plus qu'aucun leurre à lui promener sous le nez, qui plus est incapable de répondre aux questions que posent les technologies apparues depuis peu, n'a d'autre choix qu'embrouiller ce qui paraissait clair, enterrer sous le mensonge et la poudre aux yeux le besoin de justice, d'équité, de solidarité et de fraternité sans lequel nous ne serions que des brutes. Pas d'autre voie que le libéralisme, s'acharne-t-elle à graver dans les têtes. Et ses experts d'enfoncer le clou, sa pub de renchérir et ses medias d'emboîter le pas : libre concurrence, mondialisation des marché, pas d'autre alternative. Ne nous reste qu'à travailler, à remplir nos Caddies®, sortir nos cartes de crédit.