Nedra et Viri s'aiment, partagent une vie harmonieuse, jalousée par leurs amis. Ils habitent avec leurs deux filles Franca et Danny dans une belle demeure près de New York. Nedra est belle, séduisante. Viri est architecte et passionné par son travail. Toutes les semaines, il prend le train pour New York où il reste quatre jours, faisant ainsi la navette "entre deux bonheurs". Des allers et retours heureux qui n'enlèvent pas la crainte de voir un jour les désirs disparaître, l'épanouissement s'évanouir. Avec le temps, il ne restera peut-être que tristesse et désolation, un vague souvenir.
La délicate affaire du bonheur, illusoire parfois, éphémère souvent, qui s'accroche à la vie. Telle est l'interrogation (et la démonstration) de l'auteur de ce Bonheur parfait, rongé par le principe de réalité et un certain pessimisme. Après Un sport et un passe-temps qui lui a valu une renommée internationale, James Salter, ancien pilote de guerre, signe là un roman puisant sa force dans un style raffiné où la rêverie et l'espoir se confrontent au processus de démolition et à l'usure du temps.