«17 juin 1940.
Voilà, c'est fini. Un vieil homme qui n'a plus même la voix d'un homme nous a signifié à midi trente que cette nuit il avait demandé la paix.
Je pense à toute la jeunesse. Il était cruel de la voir partir à la guerre. Mais est-il moins cruel de la contraindre à vivre dans un pays déshonoré? Je ne croirai jamais que les hommes soient faits pour la guerre. Mais je sais qu'ils ne sont pas non plus faits pour la servitude.»
Jean Guéhenno a tenu ici le «journal de nos communes misères» sous l'Occupation, d'un côté en simple témoin, qui n'était pas «dans le secret des dieux», de l'autre en professeur de liberté.
S'agit-il d'une lointaine histoire qui ne peut plus rien nous dire ou d'«événements qui resteront jeunes»?
Le livre est dédié à ceux de ses anciens élèves qui se sont engagés à mourir pour que revive la liberté.
Document exceptionnel sur le quotidien de l'Occupation, ce Journal témoigne aussi du désarroi et de la colère d'un homme contre un régime et sa propagande. Un homme cherchant également à évaluer les indices culturels et politiques qui ont conduit à une telle catastrophe.