Lorsqu'une tache marque et entache votre existence depuis la naissance et que dès l'enfance vous devenez la proie rêvée des sarcasmes, vous vous dites que vous n'êtes pas obligatoirement bien parti dans la vie. Mais lorsque après toutes ces années, en pleine carrière, vous refusez toujours de maquiller cette tache parce qu'elle fait partie de votre personnalité, de votre vie, même si les épreuves ne sont jamais totalement surmontées, vous vous dites que vous avez déjà fait un bout de chemin. Comment transformer le négatif en positif, comment arriver à rebondir sur les événements et les personnes qui ne nous épargnent pas ? Jean-Luc Reichmann écrit en se livrant pour la première fois, sans concessions, à cœur ouvert. et surtout étonnera ceux qui pensent le connaître. EXTRAIT » Ce matin-là, un matin sans saison, comme souvent à Paris, je me rends dans ce quartier que je connais comme ma poche. C'est exactement ici, à l'angle de cette rue, que j'ai débarqué de ma province il y a tout juste vingt ans. Je retrouve avec émotion l'odeur du marché de Belleville où j'aimais me promener pour m'abreuver de ce gigantesque métissage de tous les pays, de toutes les couleurs, de toutes les traditions. Mon esprit vagabonde mais subitement, tout se fige. (.) En une fraction de seconde les dizaines de passants qui déambulent autour de nous disparaissent. (.) Elle n'est pas très grande, cheveux châtains bouclés tombant sur les épaules, assez menue, là, juste face à moi. Je ne ressens que l'incroyable émotion de son regard fragile, désemparé, chargé de toute son histoire que moi seul, à cet instant précis, peux comprendre. Très probablement le regard qui était le mien à ce même endroit lorsque je suis arrivé de Toulouse à l'âge de vingt-six ans. Je ne vois que ça. Je ne vois qu'elle. Elle, comme si c'était moi. «